KANDINSKY MAÎTRE DE L'ABSTRAIT

KANDINSKI,



Après avoir hésité entre l'ethnographie et le droit, sans jamais cesser de se passionner pour la musique, Kandinski opte finalement pour la peinture à l'aube de ses trente ans. On est en 1896.



Kandinski avoue avoir été fortement influencé dans son choix par une exposition des impressionnistes français à Moscou en 1895 et notamment par les œuvres de Claude Monet. Les premières peintures de Kandinski reflètent incontestablement son intérêt pour les techniques impressionnistes.



Ce n'est qu'en 1903 qu'il commence à s'orienter vers une nouvelle forme de peinture à partir de tâches de couleurs vives utilisées pour représenter des scènes folkloriques ou de la vie médiévale. Néanmoins, la rupture totale avec son travail antérieur s'effectue en 1908, où il adopte définitivement des couleurs pures et violentes qui n'ont pas forcément de lien apparent avec le réel.



Chacune de ses compositions est le résultat d'un long travail de recherche graphique où les éléments figuratifs sont épurés au profit des lignes, d'une géométrisation des formes et des couleurs essentielles. En 1910, il réalise sa première œuvre totalement abstraite, qu'il définit lui-même comme l'une des premières œuvres appartenant aux arts décoratifs.




Parallèlement à la pratique de la peinture, Kandinski se consacre à la réflexion théorique et à l'écriture d'essais, de poèmes et de pièces de théâtre. Il expose les grands principes de ce qu'il appelle "art total" dans un livre publié en 1911, intitulé Du sipituel dans l'art. Kandinski a toujours été entouré d'artistes et d'écrivains avec qui il a échangé ses points de vue sur l'art et le monde, cette dynamique lui était vitale.

En 1921, Kandinski est invité par Walter Gropius pour enseigner à l'école du Bauhaus, un nouvel établissement artistique qui s'est créé à Weimar. Le Bauhaus est une école d'art qui se propose de "rétablir l'harmonie entre les différents domaines de l'art, entre toutes les disciplines artisanales et artistiques pour les rendre entièrement solidaires d'une nouvelle conception de la construction".



Kandinski enseigne la peinture au Bauhaus jusqu'en 1933.

Avec la montée du nazisme en Allemagne, Kandinski, artiste abstrait, russe de surcroît, est violemment critiqué. Il émigre alors à Paris en 1934 et y demeure jusqu'à sa mort en 1944. A Paris, Kandinski est bien accueilli par les surréalistes (André Breton, Philippe Soupault, Jean Arp et Joan Miro, en particulier) et mieux que par les peintres abstraits du moment.

Kandinski oriente alors à nouveau sa façon de travailler, sous l'influence cette fois-ci des surréalistes. La géométrie des motifs laisse place à des formes organiques qui évoquent des créatures imaginaires. Les couleurs vives sont toujours présentes et malgré de dures années de guerre, il confine définitivement son art dans l'optimisme de ses pensées. C'est paradoxalement à la fin de sa vie qu'il crée ses toiles les plus éclatantes de jeunesse, d'audace et de liberté.

Dossier réalisé par Sophie Rocherieux, janvier 2001